La minute bovine – Nov. 2013

La Fédération de demain

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Par Jean-Philippe Deschênes-Gilbert

Depuis quelques années, la production bovine québécoise vit une forte décroissance. Au final, il y a moins d’animaux et moins d’entreprises bovines. Cette décroissance contraint la Fédération à rationaliser ses dépenses. Ainsi, une dizaine d’emplois ont été abolis depuis 2011, mais il importe de toujours maintenir un service de qualité auprès des membres.

Alors que le secteur bovin vit le creux de la vague, la Fédération en profite donc pour se remettre en question. Comment être plus efficace? Fait-on une bonne gestion de nos dossiers? Peut-on éviter des pertes d’efficacité? Comme le dirait un adolescent : sommes-nous encore et toujours « sur la coche »?

Afin de garantir la neutralité du processus et pour nous aider à pousser plus loin la réflexion, des spécialistes en développement organisationnel accompagneront la Fédération dans tout le premier volet de cette démarche.

Au cours des prochaines semaines, un sondage parviendra à tous les employés de la Fédération ainsi qu’aux élus siégeant aux comités de mise en marché. C’est donc près d’une centaine de producteurs de bovins de tous les secteurs qui s’exprimeront sur leur appréciation de la Fédération.

Ces sondages conduiront à la réalisation d’un diagnostic qui répondra aux grandes questions suivantes :

  • qu’est-ce qui fonctionne bien à la Fédération?
  • qu’est-ce qui doit être amélioré?

Avec ce diagnostic, un plan d’amélioration du fonctionnement sera proposé et mis en œuvre.

Doit-on s’attendre à une grande révolution? Le mot est probablement trop fort, mais il y aura certainement une belle évolution de la Fédération à la suite de cet important exercice d’introspection. Évoluer, c’est passer par une série de transformations pour devenir meilleur.

C’est donc parti pour le chantier de La Fédération de demain. Un second volet débutera en avril prochain et touchera la structure. Le rôle des syndicats versus celui de la Fédération, le choix d’une fédération provinciale versus un syndicat provincial et le nombre de représentants par région siégeant aux comités de mise en marché seront au cœur des questions de ce volet.


 

Congrès Boeuf : d’excellentes conférences, mais…

Par Nathalie Côté

Le 12 octobre dernier avait lieu le Congrès Bœuf. Peu de personnes s’étaient déplacées pour l’évènement, et ce, malgré d’excellentes conférences au programme sur des sujets pertinents quand vient le temps de décider de faire ses chantiers fourragers, d’engraisser ses veaux ou de les vendre.

M. Martin Matte, agronome à la cellule innovante en production bovine, a expliqué le projet Agri-Lean. Agri-Lean permet de voir sa ferme non pas comme une succession de plusieurs activités individuelles à réaliser, mais comme un système regroupant des activités interreliées. Le projet actuellement en cours en Abitibi-Témiscamingue vise à optimiser les chantiers d’ensilage. Les producteurs ont évalué leur processus, soit les opérations (temps travaillé au champ), la préparation et la vérification, le transport, le stockage et les attentes (temps passé à attendre). Une observation sur le terrain a permis d’évaluer le temps consacré à ces activités. Un des éléments qui ressort de cette observation est l’activité « attente» qui occupe 36 % du temps. Il faudra, l’an prochain, se questionner sur les quoi, qui, quand, comment, combien et pourquoi pour corriger le processus d’ensilage afin de combiner les activités similaires, réorganiser et simplifier les activités et leurs enchaînements et corriger les problèmes qui nuisent au chantier. Un beau travail en perspective!

M. Bernard Doré,  agronome, conseiller Bovi-Expert, a présenté le logiciel d’évaluation des coûts de semi-finition des veaux d’embouche. Avec des données provenant de trois fermes bovines de la région des Hautes-Laurentides, il a simulé l’engraissement de veaux et estimer les gains ou pertes de la ferme. Fait étonnant, en changeant parfois un seul ou quelques paramètres, le profit anticipé se change en pertes, comme quoi la planification est importante.

Finalement, M. Simon Leclair, B. Sc. A., professeur à l’ITA Campus de Saint-Hyacinthe, a expliqué comment profiter des fluctuations des marchés avec les outils boursiers. Son exposé a permis de mieux comprendre le rôle de la Bourse dans l’établissement du prix au niveau local, ce qu’il a démontré de façon éloquente à l’aide d’un graphique des prix des veaux d’embouche aux encans spécialisés sur une période de 10 ans comparés aux prix de la Bourse. Après avoir expliqué le rôle et le fonctionnement de la Bourse, il a décrit les éléments qui composent le prix, les risques à gérer si on utilise les marchés à terme, les stratégies à utiliser (achat et vente de contrat, les options sur contrat) pour terminer en insistant sur le fait que les producteurs doivent s’intéresser aux mouvements de la Bourse pour mieux comprendre l’établissement du prix des veaux d’embouche.


 

Table ronde des partenaires bovins

Par André Roy

Sous le thème « Partager une vision et saisir des opportunités d’affaires ensemble! », le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), conjointement avec la Fédération des producteurs de bovins du Québec, convie des acteurs clés de la filière bœuf à une table ronde des partenaires du secteur bovin du Québec. Cette rencontre aura lieu à Québec le 12 novembre prochain.

Pour cette rencontre, une quinzaine de décideurs de la filière sont invités à participer aux discussions. On y retrouve notamment des représentants des chaînes de marchés d’alimentation, de la restauration, de l’abattage et de la production. Pour l’évènement, la Fédération sera représentée par MM. Claude Viel, président de la Fédération, Michel Daigle, président du comité de mise en marché des bouvillons d’abattage et Mme Thérèse G. Carbonneau, présidente du comité de mise en marché des veaux d’embouche.

L’ouverture de cette journée devrait être faite conjointement par M. François Gendron, ministre de l’Agriculture et M. Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles.

Le but de cette rencontre est de partager un diagnostic sectoriel tout en dégageant des pistes de développement prometteuses.


 

Le code bovin et l’environnement animal

Par Nathalie Côté

La première section du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins de boucherie touche l’environnement animal. On doit maintenir les bovins dans des conditions propices à leur sécurité, leur santé, leur confort, leur alimentation et leur manipulation sans cruauté. Les bovins doivent pouvoir exprimer leurs comportements naturels et ne pas souffrir des conditions météorologiques exceptionnelles.

Par exemple, si la combinaison de la chaleur et de l’humidité fait en sorte que la température dépasse 40 oC, les bovins doivent avoir accès à de l’ombrage ou à un abri. On doit leur fournir de l’eau et éviter de les manipuler. De même, lors de froid extrême, on fournit plus de litière et on ajuste la ration.

Les bâtiments ou les installations doivent être pourvus d’aires de repos bien drainées, offrir une traction dans les aires de manipulation pour éviter les blessures, être assez spacieux afin que les bovins regroupés puissent se déplacer librement et avoir accès à l’eau et à la nourriture. La densité de peuplement doit être gérée de façon à ce que l’entassement ne nuise pas au gain de poids ni au temps passé couché. Il faut également assurer la qualité de l’air intérieur (<25 ppm d’ammoniac), une bonne ventilation et de la lumière si les animaux n’ont pas accès à la lumière naturelle.

Le Code de pratiques est disponible au www.nfacc.ca/codes-de-pratiques/bovins-de-boucherie. Des copies sont aussi disponibles à la Fédération des producteurs de bovins.


 

La Fédération rencontre l’UPA sur le dossier environnement

Par Nathalie Côté

Le 25 octobre dernier, la Fédération rencontrait les responsables du dossier environnement de l’UPA. L’échange avait pour but de partager la vision de la Fédération et de faire état des problématiques vécues en environnement dans le secteur bovin. Les discussions ont porté sur les enclos d’hivernage, les amas au champ, les sanctions administratives pécuniaires (amendes), l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement (BAPE) et le projet de règlement sur la protection et le prélèvement des eaux.

Les deux organisations ont la même vision et travaillent à résoudre les mêmes problématiques. L’échange a permis de bonifier l’argumentaire par des exemples concrets vécus dans la production bovine. La Fédération a offert son support pour d’éventuelles rencontres gouvernementales.


 

Le logiciel DSA Bovin en version mobile

Par Nathalie Côté

DSAHR logiciels de gestion de santé animale a mis à jour son logiciel DSA Bovin avec une version mobile pour iPhone/iPod/iPad téléchargeable au www.dsahr.ca/Logiciels/DSABovin/DSABovinMobile.aspx.

Le logiciel DSA Bovin a été développé par un groupe de chercheurs de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Il permet la gestion complète de la santé des troupeaux vache-veau avec des fonctionnalités permettant le suivi de la croissance, la liste des tâches et actes de régie, le suivi des animaux en traitement, l’échange de données avec Agri-Traçabilité Québec et le Programme d’analyse des troupeaux bovins du Québec (PATBQ).

Le 14 février prochain, une formation sera offerte dans la région de Nicolet pour les producteurs vache-veau désirant informatiser leur gestion de troupeau. Une autre formation en ligne est prévue par le collectif en formation agricole de la Beauce. Pour obtenir la liste des formations offertes, visiter le www.formationagricole.com.


 

Un nouveau DEP en production animale

Par Nathalie Côté

À la rentrée 2013, l’École d’agriculture de Nicolet accueillait ses premiers élèves dans le tout nouveau programme d’études professionnelles en production animale.

Cette nouvelle formation remplace trois programmes d’études : production laitière, production de bovins de boucherie et production porcine. Elle a été conçue pour s’adapter à différentes productions animales. L’École d’agriculture de Nicolet forme dorénavant des cohortes en productions laitière, porcine, ovine, caprine et de bovins de boucherie.

Cette formation de 1 215 heures prépare à l’exercice du métier d’ouvrier spécialisé en production animale. Les finissants pourront gérer des animaux d’élevage, les nourrir, leur prodiguer les soins appropriés et les traire, le cas échéant. Ils pourront exécuter les travaux liés à l’entretien des bâtiments, de la machinerie, de l’équipement et de l’outillage, de même que réaliser les travaux aux champs.

Les prochaines formations sont prévues en août 2014. Pour plus d’information, contactez Mme Line Bergeron au 819 293-5821 ou consultez le site www.ean.csriveraine.qc.ca.


 

Le bien-être animal : réalisations, défis et orientations futures

Par Nathalie Côté

L’édition 2013 de la Conférence nationale sur les soins aux animaux d’élevage s’est déroulée les 9 et 10 octobre à Ottawa et a attiré 140 participants de la chaîne de valeur agroalimentaire et d’autres personnes intéressées aux soins donnés aux animaux d’élevage.

Plusieurs conférenciers ont reconnu le rôle pivot tenu par le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE) dans l’élaboration des codes de pratiques qui font du Canada un modèle à l’échelle mondiale. L’élaboration de chaque code est une entreprise majeure, échelonnée sur plusieurs années. Neuf codes ont été mis en route ces dernières années; cinq sont terminés, deux approchent de la fin et deux autres ont été commencés récemment. Le Code pour les bovins de boucherie a été publié le 6 septembre dernier.

Les organismes voués au bien-être animal, qui participent au processus d’élaboration des codes, confirment qu’il est important de travailler directement avec l’industrie et les autres acteurs à trouver des solutions pratiques qui vont dans le sens des intérêts de toutes les parties en cause. C’est ce que M. Geoff Urton, directeur des relations avec le milieu à la Société protectrice des animaux de la Colombie-Britannique a affirmé. De même, M. Tim Faveri, directeur, Durabilité et responsabilité chez Tim Hortons, a confirmé que pour le secteur des services alimentaires, les codes sont importants, car ils permettent de décrire la petite histoire d’où vient et comment sont produits les aliments. Il importe donc de réviser régulièrement nos outils et de développer des programmes de certification.

Des conférenciers sont venus parler des stratégies de communication à mettre en place en cas de crises reliées au bien-être animal. Ils ont dévoilé les résultats d’un sondage et d’une recherche sur le sujet et sur la perception des Canadiens face aux aliments et l’agriculture. Les consommateurs veulent d’abord des aliments sains et ne veulent pas se sentir coupables devant leur assiette. 

Par ailleurs, les producteurs questionnés n’utilisent pas le mot bien-être quand ils parlent de leurs animaux, mais réfèrent plutôt à la vie naturelle, au stress inévitable (castration, écornage, sevrage, vaccination) et au stress évitable (mauvaises installations de manipulation, gestes brutaux, abris inappropriés). Les consommateurs réfèrent à la notion de douleur. Ils souhaitent une manipulation sans cruauté, l’assurance d’un bon fonctionnement biologique, une éthique dans les soins et ils sont préoccupés par l’état affectif de l’animal.

Quelques éléments de solution ont été émis, soit :

  • parler de nos bonnes pratiques aux consommateurs avec une terminologie mutuellement acceptable;
  • intégrer la vie naturelle dans les systèmes de production plus intensifs;
  • faciliter l’identification du producteur;
  • encourager le professionnalisme des producteurs;
  • encourager l’intégrité dans les pratiques de marketing.

 

Guide de préconditionnement et de semi-finition des veaux d’embouche

Par Eve Martin

La deuxième version du Guide de préconditionnement et de semi-finition des veaux d’embouche est en préparation. La première version a été publiée en 2007. L’objectif de cette nouvelle version, qui fait partie de la planification stratégique réalisée en 2012, est de poursuivre l’amélioration de la qualité des veaux d’embouche offerts.

Un comité formé de plusieurs intervenants de différents horizons a été mandaté pour la réalisation de cette version améliorée. Il est composé de : MM. Gilles Fontaine d’Aliments Breton, Dany Gagnon de Purina, Bruno Langlois de la Coopérative fédérée, Guy Lapointe du MAPAQ et, pour la Fédération, André Cécyre, Daniel Zuchoski et Mme Eve Martin. Le Guide sera disponible au début de l’année 2014.


La Fédération demande une meilleure couverture des sujets reproducteurs vendus

Par Ann Fornasier

Le 18 octobre 2013, la Fédération a fait parvenir une demande à La Financière agricole du Québec (FADQ) afin de mieux couvrir la vente de sujets reproducteurs.

La Fédération avait au préalable réuni un groupe de travail formé de représentants du MAPAQ, du Comité conjoint des races de boucherie et de la Fédération afin d’étudier la question. Cela a permis de mettre en lumière les particularités de l’élevage de sujets reproducteurs pour la vente qui justifient, à notre avis, certains ajustements au Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles pour mieux soutenir ces producteurs. Nous avons, notamment, dénoncé certaines exigences additionnelles qui sont imposées lors de la vente de sujets reproducteurs pour obtenir une compensation sur l’ensemble des livres de gain produites. Le groupe de travail a également fait ressortir les avantages pour la FADQ de mieux soutenir le développement de la génétique bovine au Québec ainsi que les retombées positives sur l’ensemble de la filière.

En termes d’évolution du secteur, le groupe de travail a constaté un recul important du nombre de producteurs de bovins destinés à la reproduction au cours des dernières années. Les données du PATBQ indiquent une baisse de 60 % en 13 ans du nombre de bovins de race pure inscrits au PATBQ, passant de 14 610 têtes en 1998 à 5 768 têtes en 2011. Les associations de races observent une tendance similaire auprès de leurs membres.

Nous attendons une réponse de la FADQ d’ici la fin d’année 2013.


 

PPA – AAC évalue nos procédures

Par Michèle DeMunck

Chaque année, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) effectue des visites de conformité au hasard auprès de ses différents administrateurs du Programme de paiements anticipés (PPA). Du 16 au 18 octobre dernier, une équipe d’AAC a passé trois jours à examiner nos dossiers de PPA de façon minutieuse.

L’objectif de la visite était de s’assurer que la Fédération se conforme aux modalités de gestion du programme et que notre niveau d’efficacité dans l’attribution, la gestion et l’administration des avances était satisfaisant pour AAC. Plusieurs aspects ont été évalués, notamment la tenue des dossiers, le respect des règles d’admissibilité, le suivi des dossiers en cours de campagne et la confidentialité des dossiers.

À la fin de leur séjour, AAC a remis un rapport verbal de leur audit à la Fédération (un rapport écrit suivra). En conclusion, il s’avère que le rapport d’examen est sans taches et que tous les dossiers examinés étaient totalement conformes aux exigences d’AAC.


 

Shutdown aux États-Unis – Impact sur les prix du veau de lait

Par Jean-Philippe Blouin

La crise budgétaire qui a mené au shutdown du gouvernement américain a eu des impacts sur le mécanisme de détermination des prix du veau de lait du Québec. L’arrêt complet des opérations jugées non essentielles au United States Department of Agriculture (USDA) a notamment empêché la diffusion du prix hebdomadaire des carcasses de veaux de lait aux États-Unis. Rappelons que le prix américain sert à établir le prix des carcasses de veaux de lait du Québec.

Ainsi, la table de fixation du prix du veau de lait, qui regroupe producteurs et abattoirs, a pris la décision d’utiliser le dernier prix disponible aux États-Unis avant le shutdown pour établir le prix québécois (le taux de change étant la seule variable) durant les trois semaines de non-publication des prix. Heureusement, la situation budgétaire américaine est désormais résolue et la publication des prix revient graduellement à la normale.

 

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