La minute bovine – Les marchés (nov. 2013)

Évolution du cheptel de boucherie au Canada

Le nombre de vaches de boucherie au Canada a connu une croissance importante depuis le début des années 90 jusqu’en 2005. La croissance accélérée du cheptel, entre 2003 à 2005, était toutefois attribuable à la fermeture des frontières pendant la crise de l’ESB. Aujourd’hui, le nombre est retombé à ce qu’il était en 1990, c’est-à-dire à 3,9 millions de vaches. Toutefois, la répartition des vaches par province a grandement changé, à l’avantage de l’Ouest canadien.

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La Saskatchewan gagne, l’Ontario perd

Si on y regarde de plus près, la croissance du cheptel vache-veau de 1991 à 2005 a été particulièrement forte dans l’Ouest (+ 49 %), en particulier du côté de la Saskatchewan (+ 72 %) et du Manitoba (+ 64 %) et plus modeste dans l’Est (+ 13 %), surtout à cause de la faible croissance de l’Ontario (+ 3 %). Durant cette période, la part de l’Ouest est passée de 83 % à 87 % pour s’établir à 4,7 millions de vaches en boucherie. La part de l’Est a diminué, passant de 17 % à 13 % pour s’établir à 696 000 de vaches en 2005.

Évolution du nombre de vaches de boucherie par province 1991, 2005 et 2013

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Source : Statistique Canada

Par ailleurs, depuis 2005, le cheptel est en baisse partout au Canada, et ce, de façon assez uniforme dans toutes les provinces. Toutefois, depuis 2011, les volumes tendent à se stabiliser, en particulier dans l’Ouest.

À l’échelle canadienne, en 2013, le cheptel est redescendu pratiquement au niveau qu’il était en 1991 (+ 3 %) avec 3,4 millions de vaches au 1er juillet 2013. Toutefois, l’Ouest compte 8 % plus de vaches de boucherie qu’en 1991, alors que l’Est en compte 23 % de moins!

En outre, entre 1991 et 2013, la Saskatchewan a connu la plus forte croissance avec 30 % d’augmentation (897 000 à 1 164 100). L’Ontario est la province qui a régressé le plus durant cette période. Elle a perdu 29 % de son cheptel de vaches de boucherie (400 000 à 276 000).

Au Québec, le nombre de vaches de boucherie est passé de 188 000 en 1991 pour atteindre un pic de 236 000 vaches en 2004. Il a ensuite baissé à 177 000 vaches de boucherie en 2013, une diminution de 6 % par rapport à 1991.


 

Que nous réserve l’avenir?

Malgré une réduction du cheptel bovin entre 2005 et 2013 partout au Canada, l’Ouest compte plus de vaches aujourd’hui qu’en 1991, grâce à une expansion plus importante dans les années 90. Pendant ce temps, le cheptel dans l’Est s’est graduellement effrité, plus spécifiquement en Ontario (- 29 %) qui comptait jadis un bassin relativement important de vaches de boucherie.

En 2011, le gouvernement ontarien a mis sur pied un programme de soutien du risque, plus ou moins calqué sur les principes de l’ASRA québécoise, pour combler une partie de l’écart entre les coûts de production et les prix de marché. Est-ce que cette nouvelle forme de soutien permettra aux producteurs ontariens de reconstituer leur cheptel bovin, comme le reste du Canada semble vouloir le faire?

Au Québec, le cheptel vache-veau est revenu pratiquement au même niveau qu’au début des années 90 (- 6 %). Les programmes de soutien gouvernementaux du Québec, notamment la sécurité du revenu, ont permis de freiner la liquidation du cheptel lors des périodes les plus difficiles.

Toutefois, la croissance du cheptel québécois de vaches de boucherie est aussi souhaitable. D’une part, notre cheptel de 177 000 vaches est modeste et contribue à moins du tiers de notre degré d’autosuffisance en viande bovine. D’autre part, il importe de maintenir un niveau de production suffisant pour intéresser nos divers partenaires de la filière bovine du Québec (parcs d’engraissement, abattoirs, fournisseurs d’intrants, services-conseils, etc.). Faut-il également rappeler que le cheptel vache-veau de l’Est canadien ne réussit à combler actuellement que 50 % des besoins des parcs d’engraissement de l’Est canadien? Plus que jamais, l’industrie bovine compte sur le support de l’État pour l’accompagner vers un développement durable de la production bovine au Québec.

 

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