Environnement
Inspirer confiance grâce à une production bovine durable
Élever des bovins et produire du bœuf canadien de manière durable, écologiquement et socialement responsable signifie la conservation de l’habitat, des terres humides et des oiseaux pour obtenir un écosystème biologiquement diversifié. C’est aussi élever des animaux en bonne santé et contribuer à maintenir des communautés prospères partout sur le territoire, aujourd’hui et pour les générations futures.
Qu’entend-on par une production durable?
La Table ronde canadienne sur le bœuf durable (TRCBD) définit le bœuf durable comme un produit socialement responsable, économiquement viable et respectueux de l’environnement qui donne la priorité à la planète, aux personnes, aux animaux et au progrès.
Le cadre de référence pour le bœuf durable certifié de la TRCBD reconnait les pratiques durables dans la production de bœuf canadien par le biais d’une certification indépendante.
Le programme VBP+ est un organisme de certification approuvé pour la Norme de production de bœuf durable de la TRCBD.
Une certification crédible pour démontrer le respect des bonnes pratiques
Les consommateurs veulent plus d’information sur la manière dont le bœuf est élevé. Non seulement ils veulent en savoir davantage, mais ils veulent de l’information vérifiée. C’est exactement ce que le programme Verified Beef Production Plus (VBP+) offre : une vérification à la ferme que les pratiques sont mises en place et que les producteurs prennent soin de leurs animaux, de l’environnement et des gens. C’est un auditeur externe qui fait cette vérification.
Simple, Pratique,Crédible
VBP+ est un programme qui s’aligne avec les exigences du HACCP à la ferme en production bovine, le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins de boucherie, la Norme nationale de biosécurité pour les fermes canadiennes de bovins de boucherie et les indicateurs de durabilité de la TRCBD. Une ferme certifiée VBP+ obtient la certification bœuf durable à la ferme de la TRCBD
Les éléments suivants sont vérifiés par VBP+ et couvrent la certification de la TRCBD :
- Santé et bien-être des animaux
Que ce soit en termes de surveillance des animaux lors des vêlages ou du sevrage, de manipulation ou de logement, les producteurs apportent une attention particulière au bien-être de leurs animaux. Côté santé, la détection rapide de toute modification au statut de santé et une intervention appropriée sont de mise. Le vétérinaire accompagne le producteur dans ces étapes.
- Alimentation
Des plans alimentaires adaptés à chaque type d’animaux sont requis. Pendant sa vie, le principal aliment ingéré par un bovin est du fourrage. Des grains, tel le maïs, sont introduits pour apporter l’énergie nécessaire à sa croissance vers la fin de sa présence sur la ferme.
- Biosécurité
Les producteurs doivent gérer l’introduction de maladies par l’implantation de protocole pour les visiteurs ou l’introduction de nouveaux animaux.
- Efficacité et innovation
Que ce soit par l’introduction de nouvelles technologies pour la culture des plantes, l’utilisation de génétique supérieure, le recours à des systèmes intelligents de suivis des animaux, l’efficacité et l’innovation sont au cœur des actions quotidiennes des producteurs.
- Ressources naturelles et environnement
La gestion des ressources en eau et des nutriments du sol, l’amélioration de la biodiversité, la protection des habitats des espèces sauvages et la gestion de la cohabitation avec la faune sauvage font partie des exigences du programme VBP+.
- Les gens et la communauté
Les producteurs se soucient de la santé et de la sécurité des personnes qui travaillent à la ferme. La formation du personnel et les plans d’intervention d’urgence doivent être en place.
Démêler le vrai du faux
Gaz à effet de serre
La production canadienne de boeufs a réduit ses émissions de GES de 14 % entre 1981 et 2011.
Comment a-t-elle réussi à faire cela?
- Baisse du taux de mortalité dans les élevages;
- Productivité plus élevée (plus de kilos de viande par carcasse, meilleur taux de conversion et amélioration génétique);
- Utilisation de moulée produite au Canada;
- Alimentation favorisant la digestibilité et le remplacement du maïs par des sous-produits;
- Gestion des fumiers plus efficace (Plan agroenvironnemental de fertilisation PAEF);
- Pâturages permettant la séquestration du carbone.
Il est vrai que…
… de façon générale, l’élevage de bovins est associé à une emprunte carbone supérieure à celle d’autres animaux destinés à la consommation.
Bien que l’élevage soit une source de GES, il est inadéquat de la comparer à celle du transport, car les méthodes de calcul ne sont pas les mêmes.
La donnée selon laquelle l’élevage représente près de 14,7 % des émissions de GES mondiales a été mesurée selon la méthode du cycle de vie, c’est-à-dire qu’elle prend en compte les émissions de la naissance de l’animal jusqu’au point de vente aux consommateurs.
L’inventaire mondial des GES associés au transport est estimé à 14 %. Ce dernier ne prend en compte aucune autre émission de GES (ex. : celles liées à l’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication, etc.).
La gestion de l’eau
Pour calculer la quantité d’eau nécessaire à la production de 1Kg de bœuf il faut, selon les normes internationales, considérer l’eau bleu.
L’eau bleue est l’eau de surface, l’eau souterraine, l’eau d’abreuvement, l’eau d’irrigation et l’eau utilisée à l’abattoir pour produire 1 kg de bœuf. Elle représente 3% des sortes d’eau. 94% de l’eau est l’eau verte qui est l’eau de pluie et la neige. Le 3% d’eau restant est l’eau grise qui représente l’Eau nécessaire pour le traitement de eaux polluées.
Dans les faits
Les données de recherches récentes au Canada indiquent qu’il faut entre 459 et 631 l d’eau bleue par kilogramme de boeuf désossé. En outre, l’élevage en pâturage au Québec ne nécessite pas d’irrigation, ce qui favorise une utilisation moindre des ressources hydriques.
Au Québec, les producteurs agricoles ont l’obligation de prévenir les écoulements risqués pour les cours d’eau dans le processus d’entreposage et d’épandage des fumiers (Règlement sur les exploitations agricoles).
Il est vrai que…
… avec les changements climatiques, les besoins liés à l’irrigation risquent d’augmenter tant au Québec qu’au Canada dans les prochaines années.
… les principales sources de contamination des cours d’eau ciblées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec sont les rejets d’eaux usées par les municipalités et l’épandage des fumiers et lisiers de toute production animale.
La gestion des sols et l’utilisation des terres
L’élevage de boeufs au Canada ne contribue pas de façon significative à la déforestation. Par ailleurs, Le Québec réglemente strictement le déboisement.
Une importante partie des terres utilisées pour l’élevage des bovins ne pourrait supporter des cultures destinées à l’alimentation humaine.
Il faut savoir que les bovins ont la capacité de transformer en une viande de qualité des aliments qui finiraient autrement au dépotoir, diminuant ainsi le gaspillage alimentaire, et ce, sans mettre leur santé à risque (ex. : résidus d’usines alimentaires, drèche de brasserie, etc.).
Les producteurs de boeufs et de veaux ont réduit leur besoin en terres agricoles en modifiant l’alimentation de leurs animaux et en augmentant les rendements des cultures.
La gestion durable des sols (rotation des pâturages, gestion de la mise à l’herbe pour les animaux, régénération des prairies, etc.) favorise le maintien des espèces végétales. Les prairies permanentes favorisent la biodiversité. Les pâturages canadiens regorgent de plus de 1 000 espèces de plantes, d’animaux et d’insectes.
Les Producteurs de bovins du Québec (PBQ) ont obtenu une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec par l’intermédiaire du programme Prime-Vert pour le projet «Programme biodiversité en production bovine».
Ce projet se déroulera de mars 2022 à décembre 2024. Il vise à former et accompagner les producteurs de bovins sur les pratiques à mettre en pace pour favoriser un habitat propice à la faune, notamment les oiseaux champêtres et les pollinisateurs, et pour améliorer la biodiversité.