Les marchés – Janvier 2015

Le cycle du bœuf

Le cycle du boeuf fait référence à une période de réduction du cheptel de bovins de boucherie suivie d’une période d’expansion, sur plusieurs années consécutives, en réponse aux changements dans la rentabilité du secteur.

Le cycle du boeuf est relativement long. Il s’écoule généralement de 10 à 14 ans entre deux sommets, où le nombre de bovins atteint un plafond, avant d’entamer un nouveau cycle. En comparaison, celui du porc est beaucoup plus court (quelques années seulement) et celui de la volaille ne dure que quelques mois.

Le cycle du bœuf est long en raison de la période de gestation et de la maturité sexuelle qui sont plus longues dans le cas des bovins, ce qui entraîne un retard important dans le temps de réponse des producteurs aux signaux du marché. Il s’écoule en effet plusieurs années entre le moment où un éleveur-naisseur décide de garder davantage de taures en vue d’accroître la taille de son troupeau et le moment où les bouvillons issus de ces taures atteignent le poids d’abattage.

Qu’est-ce que le cycle du boeuf

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Le dernier cycle du bœuf a débuté en 2006. À cette époque, les États-Unis avaient atteint un sommet de 32,7 millions de vaches de boucherie.

En début d’année 2014, le cheptel était retombé à 29 millions de vaches, une baisse de 11 % par rapport au sommet de 2006.

Les cycles du boeuf aux États-Unis de 1950 à aujourd’hui

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Où en sommes-nous dans le présent cycle?

En théorie, après plusieurs années de liquidation, le cheptel est suffisamment réduit pour enclencher un rehaussement des prix. Les producteurs réagissent à ce signal en retenant davantage de génisses et en réformant moins de vaches, ce qui réduit encore davantage les abattages et, conséquemment, l’offre globale de viande de bœuf sur les marchés. La hausse subite et prononcée des prix qui en découle caractérise le début de la phase de reconstruction du cheptel.

En 2014, aux États-Unis, on a observé un recul important des abattages de vaches de boucherie de 18 % par rapport à 2013. En outre, le nombre de veaux d’embouche femelles destinées à l’engraissement a connu un recul de 5 % et la production de viande bovine a diminué de 6 %. En conséquence, les prix ont explosé, enregistrant des hausses variant entre 30 et 50 % selon la catégorie de bovins.

Ces résultats confirment hors de tout doute que les producteurs américains ont amorcé la reconstruction de leur cheptel de bovins.

Évolution de la production et des prix aux États-Unis

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Actuellement, les principaux analystes du marché s’attendent à ce que les prix plafonnent au cours du printemps 2015. Ils amorceront ensuite une légère baisse, mais demeureront relativement fermes pour encore plusieurs années.

Toutefois, le cycle du bœuf est inévitable et les producteurs doivent d’ores et déjà se préparer en prévision du prochain creux du cycle des prix.

 

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